vendredi 17 décembre 2010

Eclat de rêves n°19

Pour ce numéro 19, l’équipe d’Eclats de rêves a rassemblé les nouvelles retenues après deux appels à texte. Il s’agit donc d’un opus particulièrement bien garni avec une première partie consacrée à la vapeur et une seconde aux chaussures.

A toute vapeur !

Cette partie débute avec une nouvelle de Timothée Rey qui est dans la droite ligne de ses autres textes, difficile au premier abord, mais enchanteur. Dans « C'est vrai, quoi, chacun son tour », il y a un univers original à mi-chemin en la SF et la fantasy, des machines à vapeur bien entendu, un prince impatient de livrer bataille et un vocabulaire aussi riche qu’étonnant. Tous les éléments s’imbriquent pour mener le lecteur jusqu’à une bataille épique dont la chute esquive le tragique avec humour.

L’ambiance touchante de « Ma toute vapeur », la courte nouvelle d'E-Traym, aborde la vapeur sous un autre angle, celui d’un narrateur fasciné par les particules d’eau en suspension. Le talent de l’auteur permet de se glisser dans les réflexions d’un héros dont on ignore s’il est fou ou visionnaire.

Cette même ambiguïté se retrouve dans « Le voyageur pendulaire » de Dominique Molès. Sauf qu’ici, le narrateur n’est pas fou, en tâchant de fuir son propre reflet, il s’enferme dans une gare qu’il est impossible de quitter. Décrire un tel environnement, à fois logique et décalé, est un pari difficile que l’auteur a su relever avec brio.

Pour clore cette partie, Patrick Duclos nous offre en voyage de pure fantasy dans un mode de glace et de neige. « Un sort funeste » nous donne peu à peu les clés de son narrateur dans un monde hostile et glacial. Bien qu’intéressant, j’ai trouvé que le lien avec le thème du numéro était trop ténu. Ce texte souffre de la proximité avec d’autres que j’ai trouvé de meilleure qualité.

Chaussure, etc.

Changement de thème avec la nouvelle fantastique de Jacqueline Dumas qui narre la vie d’un collectionneur de chaussure. Le titre, « Etrange gestation », donne un aperçu de l’événement qui va perturber son existence. Une fois de plus, l’un des auteurs de ce numéro nous offre un voyage sur le fil qui sépare folie de normalité.

Retour à la fantasy avec « Des brodequins pour la paix » où l’absence de magie est remplacée par la force des coutumes. Dans ce texte, Olivier Boile raconte en trois volet la transition entre une paix fragile entre deux tribus, scellée par un combat rituel dont l’enjeu est un paire de chaussures, et une guerre sans pitié. La force de cette histoire est son côté détaché, mais, bien que dénuée de jugement envers ses personnages, elle réussi à rendre leur destin poignant.

Pas une once de magie non plus dans « L'inspiration » de Sébastien Soubré-Lanabère, mais une audacieuse mise en abîme. En effet, le héros de la nouvelle est un apprenti auteur qui décide de participer à l’appel à texte sur les chaussures. Informaticien blasé, ce dernier essaye de s’échapper de son quotidien morne grâce à l’écriture tout en luttant contre une manque d’inspiration. Le réalisme de cette nouvelle est le bienvenu pour clore ce numéro.

Les trop rares illustrations ne parviennent pas à rendre la diversité des textes. Cependant, la couverture réussi à faire la jonction entre les deux thèmes (un train à vapeur rempli de chaussures), sans pour autant les assembler artificiellement (des chaussures à vapeur).

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